Le droit fiscal fondé sur des
principes à valeur constitutionnelle comme le principe de légalité, d’égalité
et d’annualité. Et sur des principes généraux et classiques du droit fiscal.
1. Les principes à valeur constitutionnelle
Les principes à valeur
constitutionnelle sont des principes qui puisent leur source dans la
constitution. Ils sont aux nombres de trois :
A. Le principe de légalité d’impôt.
La légalité fiscale repose sur
l’idée que les règles juridiques applicables en matière fiscale sont d’origine
législative. En effet, ce principe est énoncé dans deux articles :
- L’article 39 de la
constitution : qui réserve la création des normes
fiscales au législateur en disposant : « tous supportent, en
proportion de leur facultés contributives, les charges publiques que seule la
loi peut,…, créer et répartir ».
- L’article 71 de la
constitution : qui dispose « sont du domaine de
la loi, le régime fiscal et l’assiette, le taux et les modalité de modalité de
recouvrement de l’impôt ». Cet article donne le pouvoir exclusive au
législateur en matière fiscale.
Ces deux articles renvoient au
principe du « consentement de l’impôt » par les citoyens ou plus
exactement de leurs représentants et qui constitue le fondement du principe de
légalité de l’impôt qui assoit une compétence exclusive et large du législateur
en matière fiscale. Cette compétence ne doit souffrir aucune concurrence ou
partage : le pouvoir fiscal est exercé par l’Etat de façon exclusive.
Portant, l’exclusivité du parlement dans la création des normes fiscales est
frappée par deux limitations :
- Sur le plan
interne : le pouvoir réglementaire exercé par le gouvernement intervient
pour édicter des normes juridiques, sous formes des décrets applicables aux
impôts. En outre, le législateur vote certes les lois fiscales mais c’est le
gouvernement (la direction des impôts) qui fabrique la loi et qui l’interprète.
- Sur le plan
externe : le droit fiscal marocain puise ses normes dans des sources internationales
notamment avec le développement des conventions fiscales qui ont pour effet de
limiter le pouvoir du parlement en matière fiscale.
B. Le principe d’égalité en matière fiscale
Le principe d’égalité devant l’impôt
découlé d’une part, du principe général de la l’égalité des citoyens devant la
loi y compris la loi fiscale et par conséquent les charges fiscales. Et d’autre
part, du principe fondamental du droit public « le principe d’égalité
devant les charges publiques ». Ce qui implique que tous les contribuables
qui se trouvent dans la même situation doivent être soumis au même régime
fiscal.
L’égalité ne signifie pas que
tous les contribuables supportent des charges fiscales identiques ou doivent
être soumis au même régime fiscal. Au contraire, l’égalité vaut dire la
progressivité. C’est-à-dire la charge fiscale varie ou augmente à mesure que la
capacité financière du contribuable augmente.
C. Le principe d’annualité de l’impôt :
Le principe de l’annualité de
l’impôt est un principe de droit fiscal qui trouve son origine dans les
principes fondamentaux applicables aux finances publiques. C’est un principe de
compétence temporelle qui concerne le délai de l’autorisation du prélèvement
fiscale. Cela signifie simplement que le parlement autorise, suivant le
principe du consentement à l’impôt, le gouvernement à percevoir les impôts. Le
recouvrement de l’impôt peut être : annuel, trimestriel ou mensuel.
2. Les principes généraux du droit fiscal
Il existe deux principes
généraux du droit : le principe de la non rétroactivité de la loi et le
principe du contradictoire.
A. Le principe de la non rétroactivité de la loi
Le principe de la non
rétroactivité des lois est énoncé par l’article 6 de la constitution : « La
loi ne peut avoir d’effet rétroactif ». La non rétroactivité se résume
dans le fait que la loi ne s’applique pas à des actes ou faits juridiques
antérieurs à son entrée en vigueur.
En droit fiscal, Le principe de
la non-rétroactivité signifie qu'on ne peut pas appliquer une disposition
fiscale nouvelle à des impositions dont le fait générateur est antérieur à la
date de sa mise en vigueur. Ce qui signifie que les lois fiscales sont
exécutoires le jour même de leur publication au bulletin officiel. Elles ne
peuvent avoir d’effet rétroactif.
L’objectif de ce principe est
d’assurer la sécurité et la stabilité des droits. Portant, le principe de la
non rétroactivité ne constitue pas une règle absolue, il connaît des exceptions
notamment la loi de finance qui se base sur des critères
la justifiant et dont le législateur s’appuie pour rectifier des situations
anormales déterminées par l’administration et pour but l’intérêt général. Donc,
la rétroactivité est basée en l’espèce sur un critère d’intérêts général pour
rectifier une situation déterminée.
En dépit de sa consécration
constitutionnelle, le principe de la non rétroactivité des lois subit quelques
exceptions. La rétroactivité de la loi est permise dans les cas suivants :
- Lorsqu’il s’agit de la loi
pénale plus douce.
- Lorsque la loi nouvelle le permet
expressément.
- Lorsque la loi nouvelle
est une loi interprétative de la loi ancienne.
B. Le principe de contradiction
Le principe de contradictoire est un principe
au terme duquel chaque partie doit pouvoir connaitre et discuter les
observations et les preuves produites devant le juge qui vont servir à la
solution du litige.
Ce principe s’applique en
matière civile et pénale et ceux à toutes les phases du procès. La
contradiction doit être respectée par tous les acteurs du procès, notamment
dans les rapports des parties entre elles. En outre, Ce principe implique trois
droits :
- Les parties doivent
pouvoir connaître tous les documents qui vont servir à la prise de décision. Ce
qui implique que le juge ne peut pas condamner une personne sur le fondement d’une
pièce qui a été ignoré par les parties.
- Le secret procédural n’est
pas opposable aux parties. Cela signifie que les parties doivent pouvoir
accéder au contenu du dossier les concernant.
Le contradictoire
implique le droit de comparaître : d’une part, le défendeur doit avoir
connaissance qu’une procédure est engagée contre lui, cela se traduit par l’assignation
en justice. D’autre part, les deux parties doivent avoir connaissance de la
date du jugement.
En matière fiscale, le principe
du contradictoire s’applique pleinement dans le domaine du contentieux fiscal. Il
s’applique tout au long de la procédure contentieuse. Le contribuable dispose
de droit de défense dans le domaine du contentieux.
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